Alain Prost: En 2005…12 ans de cyclosport!

Alain Prost est un témoin attentif de l’évolution de la discipline au cours des 12 dernières années , il nous donne les raisons de sa passion pour le cyclosport.

 

Q1- Alain, en 2003 et 2004 vous avez participé une nouvelle fois à l’Etape du Tour et a d’autres épreuves européennes, cela fait maintenant quelques années que l’on vous voit sur les cyclosportives, fidèle à certaines épreuves et toujours, très appliqué. Comment êtes-vous arrivé à pratiquer le cyclosport?

R1- A.P: Ma première participation a une cyclosportive remonte à 1993, c’était à l’Etape du Tour qui se déroulait dans les Pyrénées, à l’époque, je faisais du vélo dans un but de rééducation pour un problème de genou et mon inscription à l’Etape s’est faite pour honorer un pari pris avec quelques copains. On était un « club » de potes et nous avions tous les vélos Maxi Sports qui étaient fabriqués par Cyrille Guimard et qui équipaient alors son équipe Pro.

Q2- Apparemment, vous avez pris goût à la chose, puisque vous êtes maintenant un pratiquant passionné et entrainé…

R2- A.P: Bien entendu, ma passion pour le vélo est partie de là, car je me suis très rapidement rendu compte des bienfaits qu’apportent une pratique cycliste saine et régulière. J’ai fait alors la connaissance de Jacques Cadiou et nous avons décidé ensemble de monter un label de cycles de haut de gamme, il se trouve que Laurent Fignon avait un peu le même objectif alors nous nous sommes associés tous les trois en créant la marque PROFICA qui a gardé cette structure quelques années, avant d’être vendue à La Compagnie du vélo/Véloland, puis de s’esouffler, face aux obligations d’un marché en pleine mutation, mais nous voyons toujours quelques cyclistes équipés par PROFICA dans les cyclos, en partie grâce aux efforts constants de Jacques Cadiou qui anime son club avec une grande connaissance du milieu.

Q3- Comment percevez-vous l’évolution de la pratique cyclosportive?

R3- A.P: En près de 12 ans de pratique, je trouve l’évolution considérable, liée a mon sens à plusieurs facteurs conjoints. Tout d’abord, le développement des techniques qui a permis d’obtenir le matériel extrêmement performant que nous connaissons maintenant, les roues, les matériaux composites, les transmissions et les assemblages. Je suis moi-même un passionné de matériel performant, je peux donc donner un avis précis. La progression dans ce domaine est réellement significative. Puis nous avons l’accroissement des temps de loisirs et donc les disponibilités horaires qui permettent aux pratiquants de plus et mieux s’entraîner. Si l’on considère également que les méthodologies sont maintenant très au point et à la portée du plus grand nombre grâce au développement des moyens de communication et aux articles de fond de la presse spécialisée, on obtient alors des sportifs qui peuvent optimiser leur potentiel et tout naturellement les moyennes horaires peuvent en témoigner.

Q4- Quels sont vos parcours préferés?

R4- A.P: Pour moi, le parcours idéal se trouve à la montagne qui apporte un plus à la pratique cycliste, cependant j’aime également beaucoup les parcours vallonnés où la nature et le paysage sont parfois exceptionnels. Je dois également préciser que je n’aime pas vraiment participer à des épreuves où les différents parcours se confondent, au départ où à l’arrivée, car l’aspect compétitif étant primordial, le mélange des genres est parfois difficile à gérer.

Q5- Pouvez-vous nous apporter votre vision sur le futur du cyclosport?

R5-A.P: Sans aucun doute un futur positif, à condition toutefois d’être structuré, car il est souvent difficile de s’y retrouver dans les différents règlements, catégories, handicaps et autres, puis il me semble que les pouvoirs publics portent un oeil plus attentif sur les cahiers des charges des organisations. Si cela peut favoriser une pratique harmonieuse, tant mieux, on me verra encore quelques années au départ des cyclosportives.

Bien entendu cet entretien avec Alain PROST nous confirme ce que nous savions déjà, à savoir, la passion extrêmement vive qu’éprouve le champion automobile pour le cyclosport et le vélo plus globalement.

Son regard de sportif accompli ne peut que renforcer notre opinion sur certains critères bien précis liés à l’évolution de la discipline.

P.F/CPT.com

02/2005

Photos JDC 

Rights reserved