B.B.B 2003: Au coeur de la course!

Je tenais à refaire cette course pour plusieurs raisons :
– Les épreuves de longue distance ne sont pas si nombreuses pour se permettre de ne pas la faire.
– La course par elle-même, pour son parcours et ses paysages, mérite d’être faite au moins une fois.
– Avec un temps de 20h51 l’an passé, il me semblait être loin de mon potentiel ; il faut certainement une première expérience d’une épreuve avant de pouvoir y donner le maximum.
– Elle représente un test supplémentaire avant le prochain PBP.

Pour le prix de l’inscription (un peu élevé quand même) les participants du 600 km ont droit au cuissard et maillot de l’épreuve, au ravitaillement gratuit.

Le parcours sans être très difficile est exigeant avec 4500 m de dénivelé, il traverse l’Allemagne, l’Autriche et le Liechtenstein. La plupart des inscrits sont suisses et allemands, quelques Autrichiens, Italiens et un seul Français (étonnant une année de PBP) complètent la liste de départ.

Vendredi matin (le départ a lieu à 13h), il pleut depuis la nuit précédente : je n’allais pas trop m’en plaindre moi qui supporte mal les grosses chaleurs. Même si les averses se font plus rares sur le parcours, nous roulerons continuellement sur des routes détrempées.
Les concurrents qui veulent se qualifier pour la RAAM partent 15 minutes avant nous. Les résultats ne sont pas encore disponibles sur le site de l’épreuve, mais j’ai peur que beaucoup n’aient pas réussi à faire le minimum imparti vu à la rapidité avec laquelle nous les avons rattrapés.
autres vélos et d’imprimer une cadence qui m’est facile, peu de candidats pour me relayer.
Les deux premières étapes (65 et 72 km), très roulantes sont effectuées à bonne allure (38 km/h) avec vent favorable. Les contrôles sont aussi hyper rapides, juste le temps de pointer et prendre les bidons préparés par l’assistance (pour moi, ma femme et ma fille).
La troisième étape de 46 km comprend une longue bosse (30 km) en forêt qui se prend sur le grand plateau du fait du faible pourcentage (3 à 5%) ; nous ne sommes plus qu’une dizaine de coureurs dans le paquet de tête et tous les concurrents de la RAAM ont déjà été dépassés.
La quatrième étape est celle dont je garde un mauvais souvenir de l’an passé, Daniel Wyss avait tout explosé dans la côte de 2 km à 15% qui nous attend. Grande forme et braquet adapté (39×25) font que je la passe facilement cette année en donnant même la cadence !
Les années se suivent et ne se ressemblent pas.
Notre paquet s’est encore amenuisé : nous restons à 6-7 cyclistes.
Les étapes 5 et 6 (78 et 67 km) sont sans difficultés et seraient sans intérêt si elles ne longeaient le lac de Constance ; cela permet d’apprécier le paysage avant que la nuit ne tombe définitivement.
La septième étape de 66 km comporte la montée (5 km à 5%) du Kerenzerberg que nous faisons sous la pluie : habitant la Beauce, j’ai peur de me faire décrocher face aux locaux plus habitués à ce type de profil. Mais non, j’arrive sans problème à rester en tête du paquet. La descente se fait dans les phares d’une voiture d’assistance afin de minimiser les risques.
Une descente de col de nuit et sous la pluie reste toujours quelque chose d’inhabituel.
Arrive la huitième étape avec la dernière grosse difficulté : une longue montée de 15 km avec des pourcentages compris entre 4 et 10%, le groupe reste au complet : cinq coureurs.
Neuvième étape (56 km). Sans nous poser la question, nous avions décidé de finir ensemble (après plus de 500 km ensemble cela nous semblait évident). Un petit malin en décide autrement en filant discrètement comme un voleur au contrôle. Cette étape tout en faux plat montant est usante et mes compagnons ont du mal à me relayer efficacement pour limiter l’écart avec notre fugueur.
La dixième étape (35 km), facile, nous ramène à Berne sous un timide soleil.
Le premier, Geri Felsberger arrive avec plus de 10 minutes d’avance sur nous, écart creusé en 92 km ! ! J’ai des doutes que se soit de manière honnête car le fair-play ne semble pas être sa première qualité ; l’année dernière, alors qu’un copain et moi chassions pour revenir sur Daniel Wyss, il s’était confortablement installé dans nos roues à attendre que nous fassions l’effort.

Personnellement, le bilan de cette édition 2003 est très positif :
– De 20h51 en 2002, je suis passé à 19h17 en battant au passage le record de Daniel Wyss (19h29)
– Les jambes ont toujours été là (moyenne de l’épreuve à plus de 32 km/h en décomptant les arrêts) et l’alimentation est passée sans problème (en partie du fait d’une température fraîche).
– L’ambiance, hormis Felsberger, a été très bonne dans notre groupe
– Un mois et demi avant PBP c’est de bon augure

Il est dommage que peu de Français fassent le déplacement, Bordeaux Paris fait le plein tous les deux ans alors que sportivement parlant, BBB est bien plus exigeante.
Alors avis aux amateurs pour les prochaines éditions.


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Philippe DEPLAIX
Le JDC. 07/2003. Droits réservés.