Cassie Lowe: Ultra Marathon Woman

velo conceptJDC- Comment êtes-vous venue au cyclisme et depuis quand pratiquez vous ce sport?

C.L- Je pratique les sports depuis enfant, y compris la gymnastique et le plongeon avec tremplin (!…), puis le triathlon où j’aimais particulièrement le vélo mais quand cela devint difficile, je me suis concentrée sur le cyclisme en 1992. J’ai entendu parler de la RAAM dès 1993 et j’ai immédiatement pensé que je pourrais y participer. Donc en 1999, j’ai quitté mon job de graphiste pour voyager et voir si j’en étais capable. J’ai alors effectué PARIS BREST PARIS en environ 60 heures très difficiles où j’ai appris beaucoup, puis dans la foulée l’ALPIGAP, La GRENOBLOISE et LA CHESINI en Italie. Cela m’a donné confiance car je fus la première féminine sur ces 3 dernières épreuves. Pour la RAAM, je dus participer à une épreuve de qualification qui fut la FURNACE CREEK 508 en Californie, j’y ai remporté le classement féminin et j’y ai rencontré mon directeur sportif STEVE BORN, qui m’a aidé à préparer ma première RAAM.

JDC- Et ce goût pour l’extrême?

C.L- Je suis accro au cyclisme extrême, quelquefois ce n’est pas facile, mais terminer une épreuve comme la RAAM est quelque chose d’impossible à exprimer avec des mots. L’euphorie n’existe pas!
Disputer une épreuve extrême est particulier, vous devez vous connaître parfaitement et savoir avec précision comment doser et répartir vos efforts, comme dans les épreuves plus courtes la notion de tactique existe, mais il faut savoir que dans les courses d’ultra distances il est interdit de suivre un (une) autre concurrent(te)
-Profiter du sillage- Mot Anglais: drafting

JDC- Combien d’épreuves disputez vous chaque année?

C.L- Je prépare avant tout la RAAM comme l’évènement principal, toute ma préparation et les autres épreuves sont effectuées dans cet objectif. Cette année je vivais en Californie, et j’ai ainsi participé à toutes les épreuves préparatoires qui sont de vraies courses de plus de 300 km, j’en ai effectué 1 par mois pendant 5 mois. Ces courses sont d’ailleurs très difficiles, comme toutes les compétitions d’ailleurs.

JDC- Qu’est-ce que cela représente en termes de préparation physique, distances parcourues, heures d’entraînement?

C.L- Les distances varient selon les semaines, avec de telles épreuves nous devons nous préparer pour tout mais aussi pour des petits détails qui peuvent prendre une réelle importance.
Je pars souvent escalader des cols, en m’entraînant très dur des journées entières, passer des jours sur des rollers pour l’intensité, je roule parfois pendant 12 heures sans discontinuer, sous la chaleur également mais aussi la nuit, parfois dans le froid, afin de permettre à mon organisme de s’acclimater à toutes sortes de conditions. Manger sur le vélo et, bien entendu me préparer psychologiquement pour 10 jours et nuits comme à la RAAM.

JDC- Est-ce que vous suivez un régime alimentaire particulier?
Avez-vous une assistance médicale dans ces épreuves?

C.L- Bien entendu, je suis très attachée à la diététique et particulièrement attentive pendant les périodes de compétitions.
Notamment les protéines, carbohydrates et autres sources énergisantes dans les bonnes associations et bons dosages.
J’élimine ainsi naturellement les mauvais « sucres » et je suis généralement pas inquiétée par les problèmes digestifs qui sont fréquents dans ce genre d’exercice en particulier quant il fait chaud.
Je suis également très heureuse de ne pas avoir besoin d’assistance médicale, ces précautions me gardent généralement en bonne forme pendant les périodes d’entraînement et de compétition

JDC- Cette pratique particulière ressemble donc à du professionnalisme, comment gérez-vous cela en termes de financements, voyages et sponsors?

C.L- Je préfère dire que c’est un mode de vie, car c’est bien évidemment un job à temps complet, il faut bien admettre que le tableau logistique de la préparation prend beaucoup de temps si on souhaite être au Top.
Malheureusement depuis 2 ans maintenant il n’y a plus de prix en argent à la RAAM, je dois donc d’y participer à la générosité de mes sponsors, j’ai quelques problèmes car je suis Australienne et cette épreuve se déroule aux Etats-unis.
Une campagne pour la participation à la RAAM coûte environ 10 000 dollars US (70 000 F), une autre forme de travail consiste donc à chercher les sponsors, j’en ai constamment besoin si je veux être opérationnelle.

JDC- Est-ce que vous envisagez de venir en Europe pour participer à des épreuves de ce genre?

C.L- J’aimerais pouvoir revenir en Europe dès que possible, notamment pour participer a la RATA (Race Across The Alps) et pourquoi pas aussi aux autres épreuves (Paris Brest Paris ou Bordeaux Paris), l’objet étant d’avoir l’invitation et les fonds pour participer.

JDC- Nous espérons vous voir bientôt sur les routes Européennes, merci Cassie pour votre délicate attention.

C.L- Merci à vous.

JDC. 05/2003. Droits réservés