La Luis Ocana 2011 se remet de ses déboires.

Depuis huit ans déjà, le Stade Montois Cyclisme organise en l’honneur de « l’Espagnol de Mont de Marsan », le grand champion Luis Ocana, une cyclosportive dotée du Trophée Label d’Or de la F.F.C. Sur un parcours vallonné de 150 kilomètres, les passionnés de vélo retrouvent les routes de la Chalosse et du Tursan sur lesquelles le vainqueur du Tour de France 1973 aimait à s’entraîner. Ceux qui pensaient que les Landes étaient plates ont appris aux dépens de leurs mollets que le sud du département abrite les premiers contreforts des Pyrénées. Certes, le paysage est pittoresque, varié, riant, mais les concurrents qui doivent enchaîner les côtes redoutables n’ont guère le loisir d’admirer les extraordinaires panoramas que nous offre cette région.

Comme les années précédentes, la « Luis » était accompagnée de deux autres épreuves : une « pequena » de 100 kilomètres dédiée à Bernard Ocariz, le fidèle mécano de Luis et du Stade Montois et une randonnée d’une cinquantaine de kilomètres plus spécialement dessinée pour les purs cyclotouristes.

Cette 8ème édition s’est déroulée à la satisfaction générale. Pourtant, quelques jours avant cette grande manifestation cycliste, les organisateurs n’étaient guère optimistes. Craintes et contraintes… Les responsables du club, le Président Lionel Gaüzère en tête, avaient encore à l’esprit les drames qui ont endeuillé les deux dernières éditions de la cyclosportive : le souvenir de D. Boichot et de N. Lessiter hantait toutes les mémoires. Comme la météo annonçait en outre pluies et orages, l’inquiétude était encore amplifiée. Le long week-end de l’Ascension et la tenue le même jour des Championnats d’Aquitaine sur route faisaient également craindre pas mal de défections. Et puis, dans les derniers jours, de nouvelles contraintes se sont ajoutées aux précédentes déjà bien lourdes : pour accompagner les épreuves, il a fallu trouver au sprint quatre médecins et quatre ambulances. Sans le dévouement des dirigeants et de 120 bénévoles, cette manifestation unique dans le département aurait disparu du calendrier. Une fois encore, l’obstination et la générosité ont eu raison de directives qui prennent parfois des formes kafkaïennes… Des défis relevés… Malgré ces vents contraires, la Luis Ocana et ses deux petites soeurs ont été des réussites. Au total, 450 concurrents, hommes et femmes de 18 à 84 ans, ont roulé sur les trois circuits proposés par le Stade Montois. Si beaucoup de cyclistes venaient de la région Aquitaine, on a pu noter une proportion non négligeable de passionnés de la petite reine issus d’autres régions. Le vainqueur de la Luis, toutes catégories confondues, Yoan Dourthe, vient du Poitou-Charentes ; son dauphin, Jérôme Guidi, d’Aix-en-Provence. On a même trouvé dans le peloton des cyclistes licenciés dans la région parisienne. L’organisation sans failles a permis aux épreuves de se dérouler dans le meilleur esprit des cyclosportives et en toute sécurité. En tête des pelotons, on a retrouvé naturellement les concurrents bien décidés à faire un classement. Sur le grand parcours, dix-huit coureurs ont rapidement pris les affaires en mains et creusé un écart conséquent sur le reste des troupes. Il a fallu attendre les derniers hectomètres pour les départager. Cette avant-garde a bouclé le parcours à 37,5 km/h de moyenne. L’arrière garde, elle, était loin, très loin avec pour unique horizon celui de terminer ce difficile parcours. Sur la Bernard Ocariz, les ambitions étaient tout aussi contrastées. Trois concurrents se sont échappés dans les premiers kilomètres et malgré une vive réaction du peloton dans le final ont pu conserver un maigre avantage : Jacques Falliero du CC Enclaves l’emporte devant Gautier Paquet (Stade Montois) et Christophe Fortabat (Marsacq Vélo Sport). Dans cette épreuve marquée par la belle homogénéité des coureurs stadistes (4 figurent dans les 10 premiers), il faut souligner la belle performance du vétéran de la course, Norbert Riera, 84 ans, qui a bouclé ce circuit à 29km/h de moyenne. Ce concurrent admirable est l’image de ce que doit être une cyclosportive : le rendez-vous convivial de passionnés de vélo sans distinction ni d’âge ni de sexe. Une fête du vélo! A l’initiative du Marsan Agglomération, la 8ème édition de la Luis Ocana s’inscrivait dans la semaine de la fête du vélo. A n’en pas douter, elle en a été un moment important. Après l’arrivée, beaucoup de concurrents ont pu déjeuner ensemble…et refaire la course. La cérémonie protocolaire et la remise de nombreuses récompenses ont suivi le repas. Et la journée s’est terminée par la traditionnelle tombola richement dotée. Les plus chanceux sont repartis avec une paire de roues de compétition et un cadre de vélo d’une grande marque basque. A suivre ? La réussite d’une telle manifestation appelle à l’évidence une suite. Organisateurs et pratiquants rêvent déjà d’une 9ème édition : pour le vélo et pour Luis qui a tant contribué à la notoriété de sa ville d’adoption. Cependant, pour que ces épreuves aient un avenir, il ne faudrait pas que des entraves excessives découragent les meilleures volontés. Quand l’esprit du sport est là, de grâce, permettons-lui de souffler ! –

Classements complets à venir: Communiqué de l’organisation de la Luis Ocana

CPT.com. 06/2011