Coursier à vélo, c’est quoi?

Cycliste coursier, c’est quoi ? (part 1)
J’avais envie de commencer un dossier sur le sujet parce qu’on me demande souvent (ou on n’ose pas me demander) à quoi correspond vraiment le métier. Est-ce qu’on est facteur, est ce qu’on est livreur ?

Les cyclistes coursiers (j’emploie volontairement ce terme que je préfère à l’expression courante « coursier à vélo ») décrivent souvent leur métier comme étant le plus beau métier du monde.

Ni pour ni contre, bien au contraire:
C’est vrai que quand on y pense, on a la chance d’être payé à faire du vélo toute la journée ; c’est à dire qu’on nous paye pour exercer notre passion, rouler du matin au soir, souvent avec grand plaisir, parfois jusqu’au dépassement de soi.
On pourrait se comparer aux cyclistes pros, ceux de la grande boucle, sauf qu’on a pas les compèt’… Mais on a la condition physique.
Car cycliste coursier, c’est environ 80 à 100 kilomètres à parcourir quotidiennement. Ca fait du 15000 kilomètres par an (sans compter les déplacements personnels!)

Quels clients :
On fait appel à nous pour délivrer d’un client chez un autre un pli urgent, qu’on ne peut se permettre de perdre ou de laisser circuler dans trop de mains indiscrètes.
Ca peut être un pli pour un cabinet d’avocat, un chèque pour une banque, du shopping pour une maison de presse, un studio photo, une bobine de cinéma… Bref, on est un moteur indispensable à l’économie de la métropole.
Il y a souvent une relation de confiance qui se créé entre le client et le coursier. La course part au dernier moment, et doit arriver avant une certaine heure. On compte sur nous, notre efficacité, notre rapidité. Je ne dis pas que tout le monde est comme ça, certains nous plaignent même :
« Vous êtes à vélo !? Je vous plains… vous devez avoir froid ?! Ca doit être dur… Mais pourquoi ils ne vous payent pas un scooter ?? »
Ceux-là n’ont rien compris ; cycliste coursier, c’est un métier que tu choisis obligatoirement, sinon tu ne tiens pas longtemps. Il y a quand-même des fois où tu roules toute la journée sous la pluie, tu es trempé, il fait trois degrés et le vent te brûle les extrémités… Tu pleures, tu hurles, ça soulage. Et c’est ça qui est bon.

Carbone, alu, acier ou titane :
Il n’y a pas de vélo spécialement conçu pour le métier, et chacun part d’une base qui lui est confortable pour faire des améliorations de confort et de solidité.
« Paris-Roubaix tous les trois jours » C’est souvent ce que je dis pour faire comprendre ce que subissent les vélos (et les coureurs) à rouler toute la journée dans Paris. Les pavés sont ton ennemi, que tu dois apprendre à connaître pour lui survivre. La mécanique souffre et demande un entretien méticuleux.
Bref, certains choisiront un vélo de course, d’autres un piste, un vtt ou un cyclo-cross. Après, chacun fait ses propres modif’ ; largeur du guidon, vitesses ou non, type de roues et pneus, pédales auto ou non…
Ce qui compte, c’est la relation de confiance qui se créé entre ton vélo et toi. Tu dois pouvoir te reposer sur lui en cas de pépin. Ton vélo est ton ami. Si tu ne lui dis pas assez, soit il casse, soit c’est l’accident (c’est un peu mystique, mais c’est souvent comme ça)

Pour ma part, j’ai choisi un compromis entre légèreté et solidité en optant pour un cadre de vtt en acier, que j’ai monté en pignon fixe, roues de 700 et fourche rigide carbone/titane.

( A suivre…)

Voir le Blog de Pistar:
http://www.reupee.com/blog/pistar-brakeless-fixe-velo-piste-gallery/

Le JDC. 03/2011

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