Le cyclisme loisirs en Australie (2)

Témoignage de Jean François Torrelle, cycliste français vivant en Australie.

Je suis l’un de vos fidèles abonnés, base en Australie.
Travaillant a l’étranger depuis maintenant plus de huit ans, en Indonésie, Singapour, et maintenant en Australie, je souhaite apporter mon témoignage sur le cyclotourisme / cyclosport en Australie.
J’habite dans l’état des nouvelles galles du Sud, dans la banlieue de Sydney.

Le cyclisme en général en Australie est le sport le moins médiatisé de la scène télévisuelle, si l’on compare des différentes ligues de jeux de ballon rond ou ovale.
Il n’empêche pas pour autant les Australiens de pratiquer sérieusement l’art de la bicyclette, car les pratiquants que l’on rencontre sur les routes sont vraiment assidus. Le nombre d’évènements organisés est tres loin de celui que l’on peut avoir en France : il y a à peu pres un événement cyclosportif par mois par région où il a assez peu de participants.
En revanche, les Australiens aiment beaucoup la compétition et ont ca dans le sang. On peut se mesurer à ses semblables a tous ages et tous niveaux. Il y a des courses sur route organisées tous les week-ends, mais les pelotons dépassent rarement 50 coureurs. Les courses sont cependant d’un bon niveau, mais dépassent rarement 60 km pour les 1eres catégories. Dans tous les sports a tous niveaux, des compétitions sont organisées, et même lorsque l’on vient à rattraper un cycliste qui se promène tranquillement, il va vous sauter dans la roue pour essayer de vous avoir à la première bosse…
Mais sera extrêmement furieux si c’est vous qui le décoiffez a cette même bosse !
Le concept de cyclospotives n’existe pas beaucoup, hormis quelques évènements tels qu’une classique Alpine dans le Victoria et d’autres évènements ponctuels.
Un des gros problèmes est que les vélos ne sont pas très bien acceptés sur les routes, et avoir 1000 cyclistes ou plus sur les routes en même temps dérangerait les automobilistes, qui sont rois en Australie. Il faut aussi que les organisateurs s’assurent pour l’événement et il est assez difficile d’obtenir l’assurance voulue.

Par exemple, même dans les courses sur route, il faut respecter le code de
la route, et ne pas être a plus de deux de front pour que les voitures puissent
doubler…Ceci explique sans doute le succès de la piste, car ici, tout le monde un jour dans sa carrière cycliste ira sur la piste. Des minimes aux vétérans, tout le monde s’entraîne ou se mesure sur la piste car c’est plus sûr que de rouler en ville.

La campagne australienne ne se prête pas non plus aux types de sortie que nous faisons en France. L’Australie est un pays neuf, et son réseau routier l’est aussi. Ceci veut dire que la densité de petites routes que nous avons en France n’existe pas ici, et il faut rouler sur les grands axes, que les voitures empruntent, et donc avec les désagréments que ceci engendre.
Il y a cependant de superbes sorties, mais il faut penser tout de suite a 160 km ou plus si l’on veut sortir des villes pour éviter les grands axes.

Le cycliste Australien, dans sa majorité, travaille plus l’intensité sur une courte durée, que l’endurance, car il s’entraîne sur des circuits fermés et il fera 10 tours de ce même circuit plutôt que d’aller faire une boucle de 100 km dans le trafic des villes et des feux rouges (je suis le seul de mon club a ne pas m’arrêter aux feux rouges !).

Les cyclistes que l’on rencontre dans les clubs, ceux qui font de la compétition sont tous férus de tous les évènements cyclistes mondiaux, car ils lisent l’actualité dans des magazines de vélo ou sur Internet.

Mon expérience du vélo en Australie est excellente, je suis dans un club qui compte 250 membres, dont faisait partie Brad Mc Gee, et c’est un pays formidable pour pédaler car les gens sur le vélo sont hyper passionnés et d’un tres bon niveau, avec cependant les restrictions précédemment évoquées.

Quiconque souhaite avoir des informations sur le cyclisme en Australie, ou même en Indonésie et a Singapour où j’étais basé précédemment, peut m’écrire et je me ferai un plaisir de répondre.

Jean-Francois TORRELLE (Jftorrelle@pacific.net.au)